Nikko
Apres la traversee du pelvoux en 97, la traversee de la Meije en 98, la traversee des Charmoz en 99, la traversee de l'Olan en 2000, la cordee LB-JP a profite de ses retrouvailles au pays du soleil levant pour tenter la traversee du Parc National de Nikko. Partis de Tokyo samedi midi par un tortillard (economie oblige !), on debarque a 14h00 dans le beau village de Nikko a 500 m d'altitude. Apres un repas de Soba expedie et quelques centaines de metres de marche sur la route, il faut bien se rendre a l'evidence : mieux vaut prendre un bus pour couvrir les 17 kms et 700 m de denivelee nous separant du lac de Chuzenji (merci Thierry !). Premiere epreuve du WE : se faire une place avec son Alpamayo de 70 l dans le bus surbonde. Tasses dans le couloir et essayant de laisser passe les quelques passagers voulant descendre a chaque station et malgre les injonctions pressantes du chauffeur ("Dernier appel pour les voyageurs voulant descendre"), il y a toujours plus de passagers voulant monter que de passagers voulant descendre. Arrives vers 16h00 au bord du lac, sous un ciel plus que nuageux, on commence par la visite des Kegon Falls en bons touristes. Mais l'appel de la montagne est plus fort et on part en quete du chemin menant au Mont Nandai (2484 m). Le plan fourni par la guichetiere au stand information de la gare etant peu clair , on s'enquerit du depart du chemin aupres du marchand de souvenirs. C'est par ou le Mont Nandai? Quand est ce que vous voulez le faire? repond il. Euh, demain bien sur ! Dans ce cas c'est par la et il y a 4 heures de montee. Mais en guise de chemin on ne trouve qu'une vague sente dans la foret. Pas decourages pour autant, on traverse un ravin pour finir par tomber sur une veritable autoroute tracee de bleue tous les 5 m (au cas ou on se perdrait). Apres 500 de montee raide dans le pentu, 200 m de denivelee sur une route(!) perduee au milieu de nulle part et encore 500 m sur un chemin encore plus raide au milieu de blocs peinturlures de fleches rouges tous les metres cette fois, on finit par atteindre le sommet dans un brouillard a couper au couteau et 2 heures de montee (bourrin un jour, bourrin toujours). Il est 19h00 et la nuit commence a tomber (c'est le pays du soleil levant et il faut bien reconnaitre qu'il est presse d'aller se coucher). T'as pas oublie la frontale au fait? Si bien sur... Bon ben on va aller se coucher alors. Couches a 8h00 sous un temple en guise de toit (de toute facon, la meteo annonce une amelioration). Mais malgre sa polaire et sa gore tex, le sac de couchage de Martin (qui s'apparente plutot a un drap d'ailleurs) ne l'empeche pas de se peler copieusement (ou est passe le radiateur d'antant?). Mais tout se gate vers minuit quand la pluie se met a tomber (il ne manquait plus que ca). 2 parapluies en guise de toile de tente n'empeche pas ce crachin a la bretonne de s'engouffrer dans notre abri sans mur. Bref ambiance duvets trempes et bonne caillante. Heureusement le soleil se leve aussi tot qu'il ne se couche et a 5 heures du mat, on plie le camp pour redescendre de l'autre cote du sommet. Ambiance bobsleigh et canyonning dans ce chemin raide et particulierement boueux. Qui fut le plus surpris entre nous et les 8 japonais montant vers le sommet vers 6 heures du mat avec leurs cordes? Comme ils le font justement remarquer, vu le taux d'humidite et la chaleur ambiante, le gore tex n'est pas indipensable. A 7 heures on arrive a un col trempes jusqu'aux os mais oh miracle il y a la un refuge tres sympathique et sec avec en plus futons et couettes! Bref la sieste de 4 heures fut bonne et repatrarice a peine entrecoupe par le passage de quelques groupes de japonais voulant gravir le Mont Nandai mais vite de retour apres les premieres pentes savonneuses. A onze heures, il pleut toujours mais on decide tout de meme de partir pour redescendre directement sur Nikko. 2 km sur une route carrossable, 1 km sur un chemin bien trace et on se retrouve dans un ravin infranchissable. "#$" de carte de a touristes. Bref toujours sous la pluie et toujours trempes, on remonte au refuge et on finit par trouver le bon carrefour ou 2 japonais nous indiquent la bonne route descendant vers Nikko. En guise de chemin il s'agit en fait d'une sente toute droite sur pres de 10 kms traversant une sorte de grand champ boise et dont les herbes de 50 cms de haut et passablement humides ont la facheuse tendance a vous tremper votre fute jusqu'aux cuisses et transformer vos chaussures en piscine le tout sous un leger crachin intermitent et toujours une chaleur moite. On apprend a conduire des 4x4 et on peut s'inscrire au Camel Trophy ! Apres 2 heures de descente, la rencontre de 2 biches aussi surprises que nous et la visite d'une derniere chute d'eau, on arrive enfin a Nikko ou on en profite pour etaler nos affaires trempees sur la place du village avant de reprendre un train pour Tokyo.
Et puisque que quelques images valent mieux qu'un trop long discours :
Kegon Falls
Arrivee au bivouac
Martin au bivouac
JP au bivouac
Martin et son nouveau Gore Tex (encore assorti au parapluie)
JP under the rain
Sieste au sec bien meritee
La rando a la japonaise
Jakko Falls